Une action en justice fédérale alléguant une discrimination en vertu du Titre VII doit être déposée dans les quatre-vingt-dix jours suivant la fin du traitement par l’EEOC de l’accusation de discrimination connexe et l’émission de son avis de droit de poursuite. Certains employeurs tentent de raccourcir le délai de dépôt des accusations de discrimination en faisant signer des accords à cet effet aux employés ou aux candidats. Le 25 septembre 2019, dans l’affaire Logan v. MGM Grand Detroit Casino, la Cour d’appel du 6e circuit a statué que les efforts visant à raccourcir le délai de prescription pour les affaires relevant du titre VII ne sont pas exécutoires.

La Cour de circuit a annulé une décision du tribunal de district qui a estimé que l’action en justice pour discrimination sexuelle de Barbrie Logan ne pouvait pas être poursuivie parce qu’elle était prescrite par un délai de prescription de six mois auquel elle a consenti lorsqu’elle a postulé pour un emploi chez MGM. En annulant la décision du tribunal inférieur, le 6e circuit a déclaré,

« Le délai de prescription du titre VII fait partie d’un processus élaboré de pré-poursuite qui doit être suivi avant que tout litige puisse commencer. L’altération contractuelle de ce processus abroge les droits substantiels et contrevient au régime juridique national uniforme du Congrès pour les poursuites en vertu du Titre VII. »

Deux cent seize jours après avoir démissionné de son emploi chez MGM le 4 décembre 2014, Mme Logan a déposé une plainte auprès de l’EEOC alléguant qu’elle avait été implicitement congédiée en raison d’une discrimination sexuelle en violation du Titre VII. L’EEOC a émis un avis de droit d’intenter une action en novembre 2015 et elle a intenté une action en justice devant un tribunal de district fédéral le 17 février 2016-440 jours après avoir démissionné. MGM a déposé une motion de jugement sommaire, arguant que la plainte de l’EEOC et son procès fédéral ultérieur étaient tous deux prescrits par le délai de prescription contractuel de 6 mois. Un juge d’instance du tribunal de district a donné son accord et a émis un rapport recommandant que le jugement sommaire soit rendu en faveur de MGM. Le juge de district a adopté la recommandation du magistrat et a rendu un jugement en faveur de MGM.

Après une discussion détaillée du processus d’accusation du titre VII et du schéma d’application, le 6e circuit a fait marche arrière. Notant que « en élaborant le Titre VII, le Congrès a choisi « la coopération et la conformité volontaire… comme moyens privilégiés » pour éradiquer la discrimination sur le lieu de travail, le tribunal a déclaré que

« toute modification du délai de prescription statutaire risque nécessairement de perturber cet équilibre délicat, en supprimant l’incitation des employeurs à coopérer avec l’EEOC, et en encourageant les litiges qui font peu de cas de l’enquête préalable au procès et de la résolution potentielle des litiges par l’EEOC et les agences étatiques et locales analogues. »

De cette manière, selon la cour, les réclamations du Titre VII se distinguent des réclamations de discrimination présentées en vertu de 42 U.S.C. Section 1981 et des réclamations introduites en vertu de l’ERISA (concernant lesquelles le 6e circuit a précédemment approuvé des délais de prescription contractuels plus courts.)

Comment cela affecte-t-il ceux de l’Ohio ?

Dans l’Ohio, les employés qui contestent une décision d’emploi défavorable comme ayant été fondée sur leur statut protégé en vertu du chapitre 4112 de l’Ohio (similaire à la plupart des égards aux statuts protégés trouvés dans le Titre VII) ont la possibilité de déposer un procès directement dans la cour des plaids ordinaires plutôt qu’une accusation auprès de la Commission des droits civils de l’Ohio. Par conséquent, lorsqu’un employé choisit de renoncer au processus de dépôt d’une plainte auprès de l’OCRC pour faire valoir ses droits, les employeurs de l’Ohio devraient plaider pour l’application d’un délai de prescription contractuel plus court, car l’analyse du tribunal Logan ne serait plus applicable. Comme nous l’avons déjà signalé, les tribunaux fédéraux de l’Ohio ont déjà confirmé le droit des employeurs à faire respecter les délais de prescription contractuels dans les actions en matière d’emploi qui ne soulevaient pas de réclamations en vertu du titre VII.

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