Identification. Le canton du Tessin a été nommé par Napoléon en 1803 d’après le principal fleuve de la région. Le nom « Grigioni » est dérivé de la « ligue grise » fondée au XIVe siècle.

Localisation. Les italophones de Suisse résident dans deux cantons : Tessin et Grigioni (Graubunden en allemand) (vallées de Mesolcina, Calanca, Bregaglia et Poschiavo). À l’exception d’un village (Bivio, à Grigioni), ils sont tous situés au sud des Alpes (Svizzera Meridionale). Tous les cours d’eau débouchent dans la plaine lombarde italienne du Pô. La région est située à 46° N et entre 8° et 11° E. Au nord se trouvent les cantons du Valais, d’Uri et de Grigioni. Le mont Ceneri divise le Tessin en deux parties. Pour décrire le climat, il faut distinguer les plaines, les collines/montagnes et les Alpes : les différences de température, d’ensoleillement et d’altitude sont considérables. Le paysage est caractérisé par de nombreuses vallées escarpées et boisées (comme les Centovalli). Dans les plaines, les lacs influencent le climat de sorte que même les plantes exotiques poussent en plein air. En général, le climat au sud des Alpes se caractérise par des hivers secs et ensoleillés, avec peu de brouillard et parfois de fortes chutes de neige ; des printemps pluvieux ; des étés ensoleillés avec de fréquents orages ; et des automnes avec des périodes sèches, alternant avec de fortes pluies. Ces dernières années, la pollution atmosphérique a eu un impact négatif sur le climat et sa réputation.

Démographie. Avant le XIXe siècle, l’émigration des vallées était saisonnière ou annuelle et se faisait alors principalement vers les villes de Suisse et d’Italie, mais il y avait aussi une émigration vers la France, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, la Pologne et la Russie. Au XIXe siècle, une émigration permanente a eu lieu vers l’Amérique du Nord et du Sud et vers l’Australie. (En 1830, 12 000 passeports ont été émis.)

Les travailleurs italiens ont commencé à venir en Suisse pour construire le chemin de fer du San Gottardo à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Au cours du vingtième siècle, la population du Tessin (mais pas celle de Grigioni Italiano et des régions Centovalli, Maggia, Verzasca, Leventina, Bienio) a doublé. La croissance démographique a été constante dans les villes, de sorte qu’aujourd’hui plus de 70 % de la population y vit. En 1990, la population de la Svizzera Meridionale représentait environ 6 % de la population suisse (soit 300 000 personnes). Environ 20 pour cent de la population du Tessin est italienne par nationalité.

Si l’on définit les Italiens de Suisse sur la base de la langue, il faut aussi compter les quelque 400 000 migrants italiens (au-delà de ceux qui sont naturalisés et de leurs enfants) qui vivent dans toutes les régions de Suisse. Dans la plupart des cantons suisses, on trouve des centres d’immigration italienne, des consulats italiens, des écoles privées italiennes ou d’autres services de soutien à la culture italienne.

Affiliation linguistique. L’identité des Italiens de Suisse reflète l’histoire des minorités au sein des minorités. En Europe, la Suisse est composée de groupes minoritaires allemands, français, italiens et romanches. En Suisse, les Français, les Italiens et les Romands sont des groupes minoritaires. Les Grigioni Italiano vivent dans un canton qui compte la plus petite minorité linguistique de Suisse – les Romanches – à côté de la majorité germanophone.

L’italien écrit en Suisse est le même qu’en Italie, avec quelques différences dialectales. Il a une grammaire latine, avec des éléments celtiques, gaulois et lombards. Les dialectes parlés par les Suisses italiens de souche sont un élément important de leur identité ethnique. Parler le dialecte suisse italien permet de se distinguer socialement dans la plupart des régions de Suisse italienne, bien que l’élite de Lugano privilégie l’italien standard et que les Locarnais préfèrent utiliser leur propre dialecte. La langue italienne est en train de disparaître dans deux des quatre vallées des Grigioni Italiano (Bregaglia, Poschiavo), qui sont économiquement et politiquement dépendantes de la capitale germanophone de leur canton. Les vallées de la Calanca et de la Mesolcina sont géographiquement rattachées au Tessin, où leur langue est utilisée dans la presse et dans l’enseignement.

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