Tansu Çiller, (née en 1946, Istanbul, Turquie), économiste et politicienne turque, qui fut la première femme Premier ministre de Turquie (1993-96).
Çiller est née dans une famille aisée d’Istanbul. Après avoir obtenu un diplôme d’économie à l’université du Bosphore, elle a poursuivi ses études aux États-Unis, où elle a obtenu des diplômes d’études supérieures des universités du New Hampshire et du Connecticut et a fréquenté l’université de Yale. Mme Çiller est retournée en Turquie pour enseigner et, à 36 ans, elle est devenue le plus jeune professeur titulaire du pays. Avec son mari, elle a amassé quelque 60 millions de dollars grâce à la spéculation immobilière.
Çiller a rejoint le Parti de la voie véritable (Doğru Yol Partisi ; DYP) au pouvoir en 1990. L’année suivante, elle est élue au parlement et nommée ministre de l’économie dans le gouvernement de coalition du Premier ministre Süleyman Demirel. Bien qu’elle ait plaidé en faveur d’une plus grande privatisation des entreprises publiques et d’un budget équilibré, c’est au cours de son mandat de ministre de l’économie que la dette publique a explosé et que le pays a subi une dégradation de sa cote de crédit internationale. Malgré ces difficultés, Çiller est choisie pour remplacer Demirel au poste de Premier ministre en 1993. En prenant le pouvoir, Çiller a dû faire face à une augmentation de l’agitation kurde dans le sud-est de la Turquie et au besoin pressant de réduire les dépenses du gouvernement.
Lors des élections générales de décembre 1995, Necmettin Erbakan a mené le Parti du bien-être (Refah), un parti islamiste, à la victoire. Cependant, lorsque la formation d’une coalition s’est avérée difficile pour Erbakan, le DYP de Çiller et le Parti de la mère patrie (Anavatan) ont accepté de coopérer pour tenter de bloquer les islamistes au pouvoir. Çiller et son rival, le leader de la Mère patrie, Mesut Yılmaz, ont convenu de faire tourner le poste de premier ministre, Yılmaz étant le premier à occuper ce poste. La coalition s’est toutefois rapidement effondrée, et Erbakan a eu une nouvelle chance. Cette fois, c’est le Parti de la prospérité et le DYP de Çiller qui ont convenu d’un partenariat dans lequel Çiller et Erbakan occuperaient alternativement le poste de premier ministre. Bien que la législature nationale turque ait confirmé cette coalition improbable, les craintes que le Parti de la prospérité ne tente d’islamiser le pays ont rapidement conduit les militaires à forcer Erbakan à démissionner, et c’est Yılmaz, et non Çiller, qui a été choisi pour former une nouvelle coalition. Çiller est réélue à la tête du DYP en 1999, mais, après les mauvais résultats du parti aux élections de 2002, elle se retire.
Écrit par les rédacteurs de l’Encyclopaedia Britannica.
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