par Scott Mehl
Maria Walewska était un membre de la noblesse polonaise, et devint la maîtresse de l’empereur français Napoléon Ier, avec qui elle eut un fils.
photo : Par François Gérard – Image d’œuvre propre prise par Mathiasrex, Maciej Szczepańczyk, 30 novembre 2013, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=29934370
La comtesse Maria Łączyńska est née à Kiernozia, en Pologne, le 7 décembre 1786, l’un des sept enfants du comte Mateusz Łączyński et d’Eva Zaborowska. Elle a reçu une éducation privée pendant plusieurs années par Nicolas Chopin, le père du célèbre compositeur Frédéric Chopin. Plus tard, elle a fréquenté le couvent Notre-Dame de l’Assomption à Varsovie, pour compléter son éducation de la manière attendue de ceux de l’aristocratie.
En 1804, Marie a épousé Athenasius comte Colonna-Walewski, un ancien chambellan du dernier roi de Pologne. Elle n’avait que 17 ans à l’époque, alors que son mari avait une soixantaine d’années. Plus tard, Marie dira que sa famille l’a poussée à se marier contre son gré. Le couple a eu un fils, Antoni Colonna-Walewski, né en 1805.
Empereur Napoléon Ier. source : Wikipédia
Marie a rencontré Napoléon pour la première fois le 1er janvier 1807, lorsque l’empereur est passé par Blonie sur son chemin vers Varsovie. Selon ses mémoires, Marie et un cousin se sont précipités pour rejoindre la foule, espérant apercevoir son carrosse. Un officier français l’a vue essayer de s’approcher et l’a amenée jusqu’à la voiture de Napoléon pour le saluer personnellement. L’Empereur lui a offert un bouquet qui se trouvait dans sa voiture et lui a dit qu’il espérait qu’ils se reverraient bientôt, peut-être à Varsovie.
Peu après cette première rencontre, Marie a été invitée à assister à un bal organisé à Varsovie, où elle a de nouveau rencontré l’Empereur qui s’est rapidement épris d’elle. Le lendemain, le grand maréchal du palais arrive chez elle avec un grand bouquet de fleurs et une lettre cachetée de Napoléon. Plusieurs autres lettres suivront, avant que Marie n’accepte – avec le consentement de sa famille et de son mari – de devenir la maîtresse de l’Empereur. Cette démarche est également encouragée par les membres de l’aristocratie polonaise qui espèrent que cette relation pourrait les aider dans leur quête pour que la Pologne retrouve son indépendance. Marie déclare dans ses mémoires qu’elle a accepté cette liaison pour cette seule raison.
Leur liaison était très connue, pourtant ils ont tout fait pour la garder secrète. Marie ne venait voir Napoléon que la nuit, entrant et sortant secrètement du palais dans l’obscurité. Plus tard, elle s’installe dans des appartements adjacents au palais de Finckenstein, en Prusse orientale, que Napoléon utilise comme quartier général de campagne. Elle refuse néanmoins de quitter le palais de peur d’être vue et que leur relation soit découverte. Lorsque Napoléon s’installe à Vienne, elle s’installe dans une maison adjacente au château de Schönbrunn où vit l’empereur. Pendant cette période, elle tombe enceinte et le 4 mai 1810, elle donne naissance à son unique enfant avec l’empereur, Alexandre Joseph. Bien que fils de Napoléon, il est reconnu comme le fils de son mari et porte le titre de comte Alexandre Joseph Colonna-Walewski.
L’année suivante, elle suit l’Empereur à Paris. Là, elle reçoit une grande résidence rue de Montmorency ainsi qu’une allocation très généreuse. Cependant, à peu près à la même époque, son idylle avec Napoléon prend fin. Il envisage de divorcer de sa femme Joséphine et d’épouser Marie Louise d’Autriche. La fin fut très amicale, et Napoléon s’assura que Marie et leur fils étaient très bien pourvus financièrement.
Philippe Antoine, comte d’Ornano. source : Wikipédia
En 1812, Marie divorce de son mari et reçoit la moitié de ses domaines, ce qui, en plus de l’argent fourni par l’Empereur, fait de Marie une femme très riche. Quatre ans plus tard, en septembre 1816, elle se marie en secondes noces avec Philippe Antoine, comte d’Ornano, un chef militaire de premier plan et un cousin germain de Napoléon. Ils s’installent à Liège, et Marie tombe immédiatement enceinte. En janvier 1817, lors d’une visite en Pologne, on lui diagnostique une maladie rénale, qui s’aggrave en raison de sa grossesse. L’unique enfant du couple, Rudolph Augustus d’Ornano, naît à Liège le 9 juin 1817. Cependant, la santé de Marie continue de se détériorer. Au cours des mois suivants, elle dicte ses mémoires à son secrétaire. La comtesse d’Ornano meurt à Paris le 11 décembre 1817, à seulement 31 ans. Selon ses souhaits, son cœur fut enterré dans la crypte de la famille d’Ornano au cimetière du Père Lachaise à Paris, tandis que son corps fut ramené en Pologne et enterré avec sa famille à Kiernozia.
Le cercueil de Marie dans la crypte familiale à Kiernozia, en Pologne. photo : Par Jolanta Dyr – œuvre propre, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=25352176
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