Jésus avait-il le sens de l’humour ? Dans une église dont j’étais le pasteur, à mon arrivée, il y avait un portrait de Jésus qui riait. Est-il légitime de se le représenter de cette façon ? Certaines personnes disent que non. Ils vous diront que la Bible dit explicitement qu’il a pleuré, mais pas qu’il a ri ! Et puis, ajoutent-ils, il était là pour des raisons assez sérieuses et n’avait pas le temps de s’amuser.
Je ne crois pas à cette évaluation lugubre. Bien sûr que Jésus a ri.
Réalisez que nous n’avons pas toutes les informations sur la vie de Jésus dans notre Nouveau Testament. Jean dit que Jésus a fait beaucoup d’autres choses qui n’ont pas été écrites dans son livre. Donc l’absence de référence explicite ne prouve rien.
Nous savons que Dieu rit. Les psaumes nous disent qu’il rit des nations défiantes. La Genèse dit que Dieu a apporté le rire à Sarah avec la naissance de son fils dans sa vieillesse. Nous savons aussi que Dieu nous a créés pour rire. C’est significatif. Eccl. 3:4 dit que pour les gens, « il y a un temps pour rire. »
En plus de cela, Dieu nous a aussi donné beaucoup de raisons de rire. Lorsque j’ai demandé à ma fille si Jésus avait déjà ri, elle m’a répondu : » Bien sûr qu’il a ri, parce qu’il a fait des oiseaux kiwis et des coqs à l’allure amusante ! » La création est pleine de choses qui incitent au rire !
Le christianisme orthodoxe affirme que Jésus est à la fois pleinement Dieu et pleinement humain. Nier l’authenticité de l’un ou l’autre est une hérésie. Si Jésus était vraiment humain, il riait. L’humour est une partie fondamentale de l’existence d’émotions humaines.
Pouvez-vous imaginer Jésus allant à des dîners et ne riant jamais ? Pouvez-vous l’imaginer changer l’eau en vin pour faire durer une fête de mariage et ne jamais esquisser un sourire ? Pouvez-vous concevoir un maître conteur qui n’aurait jamais utilisé l’humour ?
Il existe de nombreuses sortes d’humour. Il y a l’hyperbole humoristique, l’ironie, l’humour de l’incrédulité déconcertée. Il y a l’humour qui ricane avec des répliques cinglantes. Il y a l’humour douloureux, l’humour malicieux, l’humour ludique et l’humour de l’esprit.
Une lecture attentive des Écritures montre que Jésus en a employé certains dans son ministère, même si nous passons parfois à côté de son humour dans notre trop grande familiarité avec le texte. Il y a un humour ironique lorsque Jésus donne à l’impétueux Pierre le nom de « rocher ». Et que dire du comique douloureux de l’histoire de Jésus concernant le riche fou et ses granges ? Lorsqu’il apprend qu’il est sur le point de mourir, nous rencontrons un humour probant dans la question : » Alors, qui aura toutes tes affaires ? «
Puis il y a ses zingers sur les gens qui filtrent les moucherons et avalent les chameaux. Il a dit qu’il est plus facile pour un chameau de passer par le chas d’une aiguille que pour un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. Il a dit que certaines personnes sont plus préoccupées par la tache dans l’œil de leur frère que par la poutre dans le leur. Ces incongruités provoquent une sorte de rire.
Enfin, pensez à la nature de la joie elle-même. G.K. Chesterton disait que la joie est le gigantesque secret du chrétien. Pour lui, l’humour est une composante d’un cœur joyeux. C.S. Lewis a dit que le rire le plus pur sur terre réside dans le royaume de la joie.
Considérez l’image frappante du peuple de Dieu dans le Psaume 126. Il y est dit que « lorsque le Seigneur rétablit la fortune de Sion… nos bouches étaient remplies de rires et nos langues de cris de joie. »
Ce tableau de la libération de la captivité et de l’exil avec des saints qui rient n’est-il pas un aperçu des rachetés au ciel ? Pouvez-vous imaginer que le Fils de Dieu ne rit pas ?
Cet article a été initialement publié dans le NAE Insight.