La perte de réalité est probablement le symptôme le plus caractéristique de la psychose. J’en ai fait l’expérience moi-même. Parlons-en !

Les personnes dans une psychose sont souvent détachées de la réalité. Nous percevons encore notre environnement, mais de manière très modifiée. Nous pouvons avoir des délires ou des hallucinations. Elles détruisent totalement notre perception de ce qui est réel et de ce qui ne l’est pas. Nous pouvons être perdus et confus, incapables de donner un sens au monde qui nous entoure, ou piégés dans notre tête sans aucun moyen de communiquer. Nous sommes complètement submergés par un trop grand nombre d’entrées sensorielles. Nos filtres sont cassés. J’avais une perte de confiance en moi et je ne pouvais pas distinguer les choses normales des choses spéciales.

Il est difficile de se connecter à nous. Nous pouvons ne pas répondre à la parole ou ne pas suivre les règles de base de l’interaction. Vous ne saurez parfois pas si nous avons entendu ou compris une chose que vous avez dite. Nos réponses aux questions et notre comportement général peuvent ne pas révéler ce qui se passe en nous. Nous sommes un mystère. Il se peut que nous ne soyons pas capables de nous exprimer. Nous répondrons parfois par quelque chose de totalement différent et vous ne saurez pas quel est le lien entre les deux sujets ou comment nous en sommes arrivés là. Toute notre expression de pensées peut être sautillante, lente, bizarre.

Dans mes premiers jours à l’hôpital psychiatrique, je ne répondais pas à la parole, mais je me tenais debout et je sautais beaucoup. Et je disais « STOP ! » à chaque occasion !

Les autres patients du service étaient aussi assez étranges (et même effrayants). Certains n’arrêtaient pas de se parler à eux-mêmes. D’autres marchaient rapidement et ne remarquaient personne. Certains étaient des exploseurs et se mettaient en colère et criaient sans raison. Certains semblaient enfouis dans leurs pensées. Certains persévéraient dans des poses bizarres. La plupart d’entre eux étaient tellement hors-normes que leur comportement était difficile à prévoir.

À la défense des psychopathes : Certains étaient aussi très sympathiques, drôles et de bonne compagnie :-). Certains étaient un plaisir malgré leurs graves dommages.

La langue allemande a des mots puissants pour tout cela. Nous disons que quelqu’un est soulevé (« abgehoben ») et a perdu tout le sol sous ses pieds. Nous disons aussi que nous vivons dans notre propre monde. Cela fait mouche.

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