Portraits in Jazz, Sunday at the Village Vanguard et the Solo Sessions vol 1 sont les trois albums essentiels en question, publiés par le grand maestro du piano dans la force de l’âge.

Bill Evans est généralement reconnu par les aficionados comme le pianiste de jazz le plus influent de tous les temps, bien que McCoy Tyner soit également un prétendant à cette accolade. Son influence était telle qu’un passage de six mois avec le Sextuor de Miles Davis a permis à Miles lui-même de la réévaluer.

Les travaux de Herbie Hancock, Keith Jarrett, Chick Corea et Brad Mehldau portent tous des traces distinctes du style à la fois probe et lyrique d’Evans, issu d’une dévotion de jeunesse pour la musique de Ravel et Debussy. Le musicien avait ses détracteurs, qui décriaient cette qualité élégante ou féerique dans une musique qu’on ne croyait pas suffisamment swinguer. Le swing n’a pas toujours été son truc mais il pouvait le faire, malgré les carpistes.

Cette profondeur classique qui sous-tendait une grande partie de ce qu’il faisait aboutissait à une sorte de précision subtile qui semblait planer sur toute cette interaction dont il était, en un sens, le pionnier avec ses formats en trio. Avant l’ère inaugurée par Bill Evans, les lignes de basse et de batterie servaient strictement d’accompagnement discret pour le pianiste de première ligne.

Jeune homme timide à lunettes, Evans a grandi dans le New Jersey et a ensuite étudié la théorie à l’Université Southeastern Louisiana grâce à une bourse pour la flûte. Il a été quarterback au football américain. Malheureusement, dans ses dernières années, il est devenu dépendant de l’héroïne puis de la cocaïne. Il meurt d’un ulcère hémorragique et d’une broncho-pneumonie en 1980, à l’âge de 61 ans.

Portrait in Jazz, enregistré le 28 décembre 1958, comprend deux lectures de Autumn Leaves et un traitement de Someday My Prince Will Come. La séance se termine par le classique de Miles Davis, lassé du monde, Blue in Green (Prise 3 et Prise 2, dans cet ordre.)

Scott LeFaro est le bassiste et Paul Motian est le batteur, comme c’est le cas pour Sunday at the Village Vanguard, enregistré le 25 juin 1961. C’est un ensemble délicieux qui commence par deux lectures de la splendide mélodie de Scott LeFaro, la pétillante et aérienne Gloria’s Step. Il y a deux lectures de All of You de Cole Porter.

The Solo Sessions conclut le coffret de 3 disques, Bill seul, apparemment dans le besoin d’argent liquide à l’époque, donc prêt à travailler relativement vite pour sortir un album. Il est presque entièrement composé de standards, April in Paris, What Kind of Fool am I ? le thème de Spartacus, et Nardis de Miles Davis. Recommandé.

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