Pendant l’enfermement, Bouchra Jarrar a trouvé son salut dans la haute couture, réalisant de ses deux mains certains des prototypes de sa collection d’automne dans son appartement parisien.

« Je suis devenue un peu Azzedine Alaïa », dit-elle en riant, faisant allusion au défunt créateur tunisien célèbre pour avoir travaillé à toute heure, bricolant sans cesse ses silhouettes exigeantes.

La comparaison n’est pas idiote, car Jarrar est aussi le genre de couturier qui cherche moins à inventer quelque chose de nouveau, et plus à perfectionner des choses avec des côtelettes de style éprouvées. Qui, dans la mode, tournerait le dos à un pantalon noir bien ajusté ?

Alors qu’Alaïa s’attachait à exalter les courbes féminines, Jarrar pratique un style masculin-féminin enraciné dans les smokings, les chemises blanches, les manteaux sur mesure et sa veste perfecto fétiche, interprétée pour l’automne comme un gilet sans manches bordé de dents de fermeture éclair. Elle anime ses silhouettes dépouillées avec des embellissements bien choisis : la moitié d’un revers en pointe sur un smoking charnu ici ; des plumes saillantes sur une ceinture corsetée ou une coiffe là.

Jarrar a baptisé cette collection Edition 2. Elle y est revenue en janvier dernier après une pause de quatre ans, et a prouvé que son flair pour imprégner des vêtements classiques et familiers d’un esprit soigné reste intact.

Puis le coronavirus a frappé. Une petite mais encourageante pile de commandes de ses fidèles a été annulée, et il a été difficile de produire le peu qui restait.

Mais elle a persévéré, et a réussi à rassembler 10 nouveaux looks ravissants, y compris des jupes de tulle mousseux, des bustiers et un joli haut drapé en forme de nœud. Son court métrage en noir et blanc, réalisé par Marcel Hartmann, se déroule principalement à son domicile, où elle a dévoilé sa collection de retour. Elle a confié à ses sœurs jumelles Aissa et Aida Kane le soin de donner vie à ses vêtements impeccables et tranquilles, ce qu’elles font avec beaucoup de tendresse, qu’elles s’enlacent sur le canapé ou qu’elles se promènent dans un parc en riant.

« Je voulais exprimer la vitalité », a déclaré Jarrar, qui a également trouvé son salut pendant l’enfermement au Bois de Boulogne, où elle a emmené son nouveau berger australien, Nash, pour de fréquentes promenades. Ne manquez pas le caméo bref et émouvant du chiot dans son charmant film.

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