Techniquement, un traumatisme crânien (TCC) est défini comme toute altération physique ou fonctionnelle produite par une force traumatique externe qui cause des dommages physiques au cerveau ou à l’une de ses enveloppes (os du crâne, etc.). En termes familiers, il s’agit d’un coup violent porté à la tête.
Combien c’est fréquent ?
Les traumatismes crâniens sont très fréquents dans l’enfance. On estime qu’un enfant sur dix souffrira d’un TBI non négligeable pendant son enfance. Qui ne se souvient pas d’une bosse sur son premier vélo, ou des « blessures de guerre » en jouant avec ses amis à la maison ou à l’école, ou d’avoir été une brute en pratiquant des sports de contact ? La plupart du temps, ils n’ont pas de conséquences importantes, mais parfois le traumatisme peut être grave, surtout chez les enfants de moins d’un an. Chez ces enfants, la cause la plus fréquente est la chute accidentelle d’un endroit élevé (table à langer, poussette, lit d’enfant…) ou de leur propre hauteur vers le sol lorsqu’ils ont commencé à marcher.
À partir de l’âge de 2 ans, elles sont généralement causées par des chutes d’un endroit élevé, en tant que passagers de véhicules, victimes d’écrasement, de chutes à vélo ou en patins (dans ces deux derniers cas, en raison du non port du casque). Chez les adolescents, de nombreux accidents graves surviennent lors de la conduite de véhicules à moteur, comme les cyclomoteurs, et lors d’activités à risque.
Peut-il être grave ?
L’importance de tout traumatisme crânien est déterminée par la possibilité de lésions cérébrales associées. Environ 80 à 90 % des TBI n’ont pas de conséquences importantes, c’est-à-dire qu’ils sont légers. Les enfants de moins d’un an sont plus exposés au risque de lésion cérébrale. La plupart des TBI ne causent que des blessures à la surface de la tête, comme des bleus, des blessures et des douleurs à l’endroit du coup.
Quels symptômes mon enfant peut-il présenter après un traumatisme crânien ?
En général, il n’aura que des douleurs à l’endroit du coup et ne nécessitera pas de soins médicaux. Mais en cas de vomissements, de perte de conscience ou de somnolence, de vision trouble, de maux de tête, d’irritabilité, de troubles de l’élocution, de la démarche ou de la coordination, bien que nombre de ces symptômes puissent être temporaires, consultez d’urgence un médecin. Si l’on pense qu’il peut y avoir des lésions importantes, il ne faut pas bouger l’enfant, en particulier le cou si l’on soupçonne une lésion de la colonne cervicale.
Doit-on faire des examens aux urgences ?
La première chose que fera le pédiatre sera de prendre les antécédents médicaux pour évaluer le mécanisme traumatique et les symptômes survenus. Il procédera ensuite à un examen qui comprendra l’échelle de Glasgow, un test clinique qui évalue la réponse motrice, oculaire et verbale du patient. Le score de cette échelle va de 0 à 15 points et permet, sans effectuer de test radiologique, d’estimer la gravité du traumatisme et la probabilité de lésions cérébrales.
A l’occasion, le médecin peut avoir recours à des tests radiologiques. Actuellement, la radiographie du crâne n’est plus utilisée car son utilité est limitée, étant donné que des lésions cérébrales peuvent survenir avec des radiographies normales et que, par ailleurs, la plupart des fractures ne sont pas associées à des lésions intracrâniennes. L’examen le plus approprié en cas de suspicion de lésion cérébrale est la tomodensitométrie (CT ou scan).
Quel traitement dois-je donner à mon enfant après avoir été vu aux urgences ?
Après l’évaluation du pédiatre, la plupart des enfants pourront sortir et être renvoyés chez eux. Bien qu’il soit peu probable qu’un enfant ne présentant aucun symptôme et dont l’examen est normal développe une blessure grave, les adultes responsables doivent être vigilants au cours des 24-48 heures suivantes pour détecter tout signe d’alerte (voir le document sur les recommandations de surveillance). Si c’est le cas, ils doivent se rendre au service d’urgence le plus proche. Si le coup a été violent, l’enfant doit être évalué périodiquement, toutes les 2 ou 3 heures, et bien qu’on puisse le laisser dormir, il faut le réveiller deux ou trois fois la nuit pour vérifier son état général.
Recommandations sur ce qu’il faut surveiller chez un enfant qui a subi un traumatisme crânien.
Recommandations sur ce qu’il faut surveiller chez un enfant qui a subi un traumatisme crânien.