Les staphylocoques sont l’un des agents pathogènes les plus fréquemment isolés dans les infections nosocomiales et communautaires. Les antibiotiques tels que la clindamycine et l’érythromycine ont été des options utiles pour traiter les infections de la peau et des tissus mous causées par les staphylocoques. Cependant, l’expression de la résistance aux macrolides-lincosamides-streptogramines B (MLSB) peut limiter l’efficacité de ces médicaments. Les objectifs de cette étude étaient d’étudier la prévalence et les phénotypes de la résistance aux MLSB dans les souches de staphylocoques isolées à partir d’échantillons cliniques et de déterminer l’activité de la télithromycine contre ces isolats. Un total de 218 souches isolées à partir de différents échantillons cliniques (plaie, abcès, sang, fluides corporels stériles, cathéter, échantillons des voies respiratoires supérieures) entre février 2011 et décembre 2012 ont été inclus dans l’étude. Les isolats ont été identifiés en utilisant des méthodes conventionnelles et un système d’identification bactérienne automatisé (système BD Phoenix 100™, Becton Dickinson, USA). La résistance à la méthicilline des isolats a été déterminée à l’aide d’un disque de céfoxitine (30 µg) et l’activité de la télithromycine (15 µg) a été détectée par la méthode de diffusion sur disque de Kirby-Bauer. Les phénotypes de résistance aux MLSB ont été étudiés par la méthode du test D en utilisant des disques d’érythromycine (15 µg) et de clindamycine (2 µg). Sur 92 isolats de S.aureus, 23 étaient résistants à la méthicilline (MRSA) et 69 étaient sensibles à la méthicilline (MSSA), tandis que 78 des 126 isolats du SNC étaient résistants à la méthicilline (MRCNS) et 48 étaient sensibles à la méthicilline (MSCNS). Cent soixante-douze (79 %) isolats étaient résistants à l’érythromycine, et les taux de résistance à l’érythromycine des souches de SARM, de MSSA, de MRCNS et de MSCNS étaient respectivement de 83 %, 71 %, 95 % et 63 %. La résistance à la MLSB de type inductible (type iMLSB) a été observée dans 26 %, 6 %, 51 % et 33 % des cas ; la résistance chromosomique (type cMLSB) dans 32 %, 27 %, 27 % et 17 % des cas et la résistance liée à la pompe à efflux (type MSB) dans 42 %, 67 %, 22 % et 50 % des cas de SARM, de MSSA, de MRCNS et de MSCNS, respectivement. Quarante-quatre (20 %) souches se sont révélées sensibles à la fois à la clindamycine et à l’érythromycine (résistance de type S). La résistance due à l’inactivation enzymatique (type L) n’a été observée que dans deux des souches du SNC (0,9 %), l’une étant résistante à la méthicilline et l’autre sensible. La résistance totale à la télithromycine a été détectée à 26,6% (n= 58), tandis que les taux de résistance dans les isolats de SARM, de MSSA, de MRCNS et de MSKNS étaient respectivement de 35%, 35%, 28% et 8%. Le taux de résistance à la télithromycine était de 34 % (58/172) dans les isolats résistants à l’érythromycine. Cependant, tous les isolats sensibles à l’érythromycine (n= 46) étaient également sensibles à la télithromycine. Les isolats résistants à la télithromycine présentaient fréquemment le phénotype cMLSB (39/44 ; 67,2 %), suivi par MSB (16/72 ; 27,6 %) et iMLSB (3/56 ; 5,2 %). En conclusion, la clindamycine reste un antibiotique efficace pour le traitement des infections staphylococciques dans notre hôpital, cependant, le taux de résistance de 34% contre la télithromycine peut limiter l’utilisation de cet agent qui est une alternative pour le traitement des infections causées par les souches résistantes à la clindamycine et à l’érythromycine.