Avez-vous essayé le trichrome ?
La coloration trichrome est l’une des colorations spéciales les plus couramment utilisées dans tous les laboratoires d’histologie.
La signification pédante du mot trichrome est « tricolore », en référence à la façon dont la technique colore différentiellement les échantillons de tissus en trois couleurs.
Cependant, le terme est en fait maintenant utilisé pour décrire toute méthode de coloration utilisant deux ou plusieurs colorants acides de couleurs contrastées pour colorer sélectivement différents composants de base des tissus.
Que colore le trichrome ?
La technique utilise trois colorants pour produire une coloration différente de différents types de tissus. Typiquement, ils sont utilisés pour démontrer le collagène, souvent en contraste avec les muscles lisses, mais ils peuvent aussi être utilisés pour mettre en évidence la fibrine en contraste avec les globules rouges. Ils peuvent également mettre en évidence de manière sélective d’autres composants.
Type de tissu | Couleur avec coloration trichrome |
Collagène, os | Vert-bleu |
Muscle, fibrine, cytoplasme, | Rouge |
Globules rouges | Jaune ou rouge |
Noyaux | Rouge foncé-noir |
Qui utilise les colorants trichromes ?
Ces colorations sont largement utilisées à des fins de recherche et de diagnostic. Par exemple, les chercheurs qui étudient la progression de la cicatrisation des plaies, ou qui évaluent l’efficacité des produits pharmacologiques qui l’accélèrent, examineront régulièrement des sections de tissus colorées au trichrome pour mesurer le dépôt de collagène.
Dans les laboratoires de diagnostic, les pathologistes utilisent souvent cette coloration pour aider à répondre aux questions qui peuvent se poser après l’examen de sections de routine colorées à l’hématoxyline et à l’éosine. En particulier, cette coloration est couramment demandée pour évaluer les maladies du foie. Elle peut être particulièrement précieuse lors de l’examen d’échantillons de foie de patients atteints de cirrhose, où elle peut fournir des informations utiles sur le degré de fibrose, et donc sur le stade et la progression de leur maladie.
Principes généraux de la coloration
Pendant la procédure, la solution de Bouin (le « mordant » qui fait adhérer le colorant au tissu) est appliquée sur les sections de tissu pour intensifier la couleur finale. Les noyaux sont colorés avec de l’hématoxyline de fer. Le cytoplasme et les muscles sont ensuite colorés en rouge avec de la fuchsine de Biebrich. Après traitement avec les polyacides acide phosphotungstique (PTA) et acide phosphomolybdique (PMA), le collagène est coloré avec du bleu trichrome, contenant du bleu d’aniline (ou du vert clair d’aniline qui colore le collagène en vert). Enfin, une solution d’acide acétique est utilisée pour rincer les sections après la coloration, ce qui produit une nuance plus délicate de coloration des tissus.
Différentes techniques de coloration trichrome
Diverses recettes de trichrome existent, toutes issues de la formulation originale du pathologiste Claude L. Pierre Masson du début des années 1900. Parmi les différents types de colorations trichromes disponibles, les plus couramment utilisées aujourd’hui sont :
- Trichrome de Masson : Il s’agit d’une technique de coloration en plusieurs étapes. Elle utilise les polyacides PTA et PMA. Toutes les étapes de mordant et de coloration (décrites ci-dessus) sont réalisées individuellement.
- Trichrome de Gomori : Il s’agit d’une technique de coloration par méthode en une seule étape. Cette méthode n’utilise pas de polyacides et, contrairement à son homologue de Masson, elle combine tous les réactifs en une seule solution (à l’exception de la coloration nucléaire et du mordant de Bouin) qui est appliquée aux sections de tissus pendant un certain temps.
Quel trichrome est le plus couramment utilisé dans vos laboratoires ?
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