Illustration d’Adelaide Tyrol
En novembre, alors que les dernières couleurs de l’automne s’estompent, les contours austères des branches des arbres se révèlent. Pendant cette période, vous pouvez avoir la chance de voir une masse sombre occasionnelle, ressemblant de loin à une ronce. Récemment, lors d’une randonnée dans une forêt dense, j’ai repéré une telle anomalie dans un frêne blanc. En m’approchant, j’ai vu que cette forme était un porc-épic. Il semblait endormi. Après avoir fait le tour de la zone à la recherche de piquants et d’autres marques, je me suis éloigné bruyamment. Quand je me suis retourné, le porc-épic se dirigeait plus haut dans l’arbre. La branche à laquelle il s’accrochait pliait de façon précaire lorsque le vent se levait, mais le grimpeur tenace s’accrochait.
Que faisait le porc-épic si haut ? Il a peut-être cherché de la nourriture, bien que l’écorce de frêne blanc ne soit pas l’aliment préféré des porcs-épics. Il a peut-être simplement trouvé refuge. Ou peut-être cherchait-il un peu de paix et de calme bien nécessaires après une nuit d’accouplement sauvage.
Les porcs-épics ont des habitudes d’accouplement exceptionnelles. À la fin de l’automne, lorsque la plupart des rongeurs se couchent pour l’hiver ou se dépêchent de remplir leurs caches hivernales, les porcs-épics (généralement des animaux solitaires) commencent à se chercher. Ces unions peuvent avoir lieu à la cime des arbres ou sur le sol de la forêt, et sont souvent accompagnées de sons bizarres.
Les porcs-épics gémissent, gémissent et grognent, et se livrent également à des bavardages de combat, un son strident produit par le claquement de leurs dents. Pendant la saison des amours, les mâles et les femelles émettent ces sons, ainsi que des gémissements, des cris et des hurlements semblables à ceux des sirènes.
Pour un porc-épic mâle qui a l’intention de gagner sa compagne, le succès exige de la patience, un timing parfait, de la force et de la persévérance. Une femelle porc-épic n’est fertile que pendant huit à douze heures par an. Pendant cette période, elle fait connaître son état reproductif par une urine et un mucus vaginal à l’odeur caractéristique, en parcourant son territoire d’environ 20 acres, qu’elle défend contre les autres femelles. Les mâles peuvent parcourir jusqu’à 250 acres pendant la saison des amours, une zone environ cinq fois plus grande que leur domaine vital normal.
Le mâle suit la piste olfactive de la femelle pour la trouver. Des mâles rivaux peuvent se battre pour une femelle pendant des heures. Ils s’attaquent mutuellement avec leurs dents incisives et leurs piquants tranchants comme des rasoirs. (Un porc-épic est équipé d’environ 30 000 piquants, un véritable stock de munitions).
Ces combats peuvent entraîner des blessures graves, voire la mort. Uldis Roze, auteur du Porc-épic d’Amérique du Nord, m’a raconté qu’il avait un jour interrompu un combat où un mâle perdant était laissé pendu la tête en bas à l’extrémité d’une branche. Il manquait une oreille à un autre.
Le mâle victorieux est récompensé par la possibilité de s’accoupler. Si l’accouplement a lieu dans un arbre, le mâle poussera la femelle en avant sur sa branche, reniflant pour sentir quand elle est prête. La femelle émet de petits cris aigus en s’éloignant. Ce comportement peut durer plusieurs jours. Lorsque la femelle est enfin réceptive, le mâle s’approche sur ses pattes arrière et sa queue, en grognant à voix basse. Il asperge le corps et la tête de la femelle d’un jet d’urine abondant. Elle soulève alors ses pattes arrière et recourbe sa queue sur son dos, exposant la surface inférieure de la queue, qui n’a pas de piquants. Ils peuvent continuer à avoir des copulations répétées pendant plusieurs heures, entrecoupées de périodes de nettoyage et de repos. Finalement, la femelle grimpe sur une autre branche et crie à son compagnon pour mettre fin à leur union.
Une femelle est enceinte pendant sept mois et donne ensuite naissance à un seul petit, qui pèse environ une livre. Comme les chats, les petits sont enveloppés dans un caulage que la mère doit immédiatement lécher, car en une heure les piquants du bébé commencent à durcir. Assise bien droite sur sa queue et ses pattes arrière, la mère allaite son petit pendant que celui-ci roucoule, couine, grogne et se frotte les babines. L’allaitement peut durer jusqu’à 125 jours. En plus du lait, le bébé consomme aussi les feuilles des arbres au début du printemps, en faisant souvent des petits bruits de vrombissement, un peu comme un mirliton. Pendant que la mère fourrage dans les arbres, le bébé reste au sol, dormant sous un rebord de rocher, un rondin ou dans la base creuse d’un arbre. Ils se réunissent à nouveau la nuit.
Un porc-épic peut avoir une durée de vie allant de cinq à 30 ans, au cours de laquelle la femelle passe 11 mois de chaque année à être enceinte ou à allaiter. Elle n’a pas d’années de repos pour récupérer. C’est une sacrée mère dévouée.
Dian Parker est un écrivain et un naturaliste qui vit dans les collines de Chelsea, dans le Vermont.