Les antipsychotiques injectables à longue durée d’action (LAI) ont été développés en raison du problème omniprésent de non-observance de la médication orale chez les patients atteints de maladies mentales graves. Bien que l’utilisation d’antipsychotiques IAL réduise les taux d’hospitalisation, un problème lié à la transition des patients vers certaines préparations IAL est la nécessité d’une couverture orale prolongée lorsqu’on commence un traitement avec des agents qui ne peuvent pas être chargés1,2. La non-observance de ce traitement oral de transition expose le patient à un risque d’exacerbation des symptômes jusqu’à ce que les concentrations plasmatiques efficaces de l’antipsychotique soient atteintes à partir du LAI.1 Pour éviter la nécessité d’une couverture médicamenteuse orale de trois semaines au début du traitement par l’aripiprazole lauroxil (AL ; Aristada), une nouvelle forme LAI d’AL a été développée à partir de particules de taille nanomoléculaire plus petites. La suspension nanocristalline présente un Tmax plus court et une demi-vie beaucoup plus courte que l’AL, fournit des taux plasmatiques efficaces dans la semaine suivant l’injection lorsqu’elle est associée à une dose orale unique de 30 mg, et est administrée en même temps que l’injection d’entretien d’AL. La suspension nanocristalline Aristada lauroxil (Aristada Initio) a été approuvée le 29 juin 2018 pour le traitement des adultes atteints de schizophrénie (tableau 1). L’approbation de ce schéma d’initiation était basée sur des études pharmacocinétiques démontrant des taux plasmatiques d’aripiprazole comparables à ceux qui seraient obtenus lors de l’utilisation d’une couverture de 21 jours d’aripiprazole oral.3,4

Implications cliniques

La non-observance des antipsychotiques oraux est un problème courant chez les patients atteints de schizophrénie, souvent sous-estimé par les cliniciens5. Que l’on utilise 70 % ou 80 % comme mesure de l’adhésion aux médicaments oraux, au moins 50 % des patients schizophrènes ne sont pas adhérents, ce qui entraîne des risques accrus d’exacerbation des symptômes et d’hospitalisation.5,6 Bien que 2 formes d’aripiprazole LAI aient été introduites au cours des dernières années, aucune n’a été conçue pour être chargée, ce qui entraîne la nécessité d’une couverture antipsychotique orale de 2 ou 3 semaines après la première dose injectable.1 La principale raison de la mise en place d’un traitement antipsychotique AL est la non-observance du traitement oral, et donc la nécessité d’une couverture orale de 14 à 21 jours au début du traitement crée un risque d’exacerbation des symptômes si le patient n’observe pas ce traitement oral de transition qui est nécessaire pour atteindre les concentrations sériques nécessaires jusqu’à ce que la formulation à action prolongée prenne le relais.

Une approche a consisté à créer une nouvelle forme d’AL utilisant des particules nanomoléculaires plus petites plutôt que les particules de taille micrométrique utilisées pour les injections d’AL d’entretien.3,4 Cette suspension de nanocristaux est appelée Aristada Initio (ALncd) et présente un Tmax médian qui varie de 16 à 35 jours, contre 41 jours pour les injections d’AL à dose unique. ALncd a également une demi-vie médiane beaucoup plus courte de 15 à 18 jours, contre 53,9 à 57,2 jours pour AL (tableau 27,8). Grâce à ces différences cinétiques, un schéma d’initiation d’une journée a été mis au point pour éviter la nécessité d’une couverture médicamenteuse orale de trois semaines au début du traitement par AL.3,4 Au lieu d’une couverture orale de trois semaines commençant au moment de la première injection d’AL, les patients recevront une injection de 675 mg d’ALncd et une dose orale unique de 30 mg d’aripiprazole. L’association d’ALncd et de la dose orale unique de 30 mg, lorsqu’elle est ajoutée à l’injection initiale d’AL, permet d’obtenir des taux d’aripiprazole au cours des premières semaines de traitement qui sont comparables à ceux observés dans le paradigme précédent, lorsque les patients prenaient 21 jours d’aripiprazole oral après la première injection d’AL.3

Utilisation chez les adultes atteints de schizophrénie. Après avoir établi la tolérance avec l’aripiprazole oral, ALncd675 mg est administré en injection IM par un professionnel de santé, et le patient reçoit en même temps une dose orale unique de 30 mg d’aripiprazole. Une seule forme posologique d’ALncd est disponible : 675 mg. La dose d’entretien d’AL choisie par le clinicien (441, 662, 882 ou 1 064 mg) est également administrée en même temps, mais doit être injectée dans l’autre muscle deltoïde ou fessier. Le volume d’injection de l’ALncd est de 2,4 ml et peut être administré dans le muscle deltoïde ou le muscle fessier.9 Si le patient préfère ne pas recevoir 2 injections le même jour, la dose d’AL peut être administrée jusqu’à 10 jours après.9 Cette fenêtre de 10 jours pour l’administration de l’AL est liée au long délai d’obtention des concentrations plasmatiques maximales après une seule injection d’AL. Les niveaux de médicament pertinents au cours des premières semaines sont fournis principalement à partir du régime d’initiation de l’injection d’ALncd plus la dose orale unique de 30 mg.3 Dans les cas où un patient accepte de recevoir à la fois des injections d’ALncd et d’AL mais refuse la dose orale de 30 mg, les niveaux plasmatiques efficaces seront observés au milieu de la deuxième semaine de traitement.

Continuer à : Profil pharmacologique, effets indésirables

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